Phoenix présente à Genève ses «Témoignages de l’Antiquité»
«Cette fois, nous n’avons pas vraiment choisi de thème», explique Ali Aboutaam, directeur de la galerie Phoenix Ancient Art. «Nous pouvons ainsi présenter nos plus belles pièces sans nous soucier de savoir si elles font vraiment partie du sujet.» On pourrait ajouter qu’aucune uvre mineure n’a du coup sa chance. Il reste toujours tentant de compléter un ensemble.
«Témoignages de l’Antiquité» brasse très large, comme d’habitude chez Phoenix. Sur deux étages, sans cohérence chronologique, le visiteur passe du troisième millénaire mésopotamien avant notre ère à l’époque byzantine. Il se retrouve bien sûr face à des pièces bien localisables dans le temps, comme un admirable vase grec à figures noires (qui appartint au pharmacien genevois Steffen), une statue en marbre de matrone romaine ou une stèle funéraire de Palmyre.
Des uvres qui surprennent
Mais Phoenix réserve toujours à ses habitués des surprises. L’objet inconnu, du moins d’eux. Cette manière de ne pas aller à l’évidence apparaît cette fois manifeste. Comment localiser la statuette drapée taillée dans un os? Eh bien, à Byzance au IVe siècle. D’où peut bien venir cette poterie, ornée de cercles concentriques, remontant au quatrième millénaire av. J.-C.? Elle sort du sol d’Egypte, même si son décor ressemble beaucoup à ceux de la Chine archaïque.
Gentiment accueilli, dans la mesure où nul n’attend de lui qu’il reparte un objet (acheté!) sous le bras, le public dispose, Dieu merci, d’un catalogue volant. Même s’il se voit rédigé en anglais, il éclaire les lanternes. Vous saurez donc tout sur le bol en verre de l’époque augustéenne arrivé intact jusqu’à nous ou sur l’ascos (c’est une forme de poterie) apulien à figures rouge ressemblant à une gourde. «Un objet à un prix accessible», assure Ali Aboutaam. «Nous avons voulu, en dépit de l’importance des objets présentés, à en montrer plusieurs ne s’adressant pas qu’aux très riches collectionneurs.»