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BRAFA. Peu connu en Suisse, l’acronyme désigne pourtant l’un des plus important salons d’art et d’antiquités en Europe. La Brussels Antiques & Fine Arts Fair s’est peu à peu imposée parmi les rendez-Vous qui comptent, jusqu’à se hisser dans le trio de tête, derrière la très sélect TEFAF de Maastricht et la Biennale de Paris. L’évènement attire les galeries du Plat Pays, mais aussi de Paris, de Londres, de Barcelone, de Genève ou même de Montréal. “J’aime ce salon ! En Belgique, il y a un vrai pouvoir d’achat et une vraie connaissance des oeuvres”, confirme Agnès Monplaisir, de la Galerie Monplaisir-Victor Gastou à Paris. De taille modeste avec un peu plus de 120 exposants, la foire se visite en une journée: “Ca reste intimiste, proche des acheteurs” estime Michael Hedqvist, de la Gelerie Phoenix Ancient Art, qui se partage entre Genève et New York.

Née il ya 57 ans au coeur de la capitale belge, la manifestation a déménagé depuis quelques années à Tour & Taxis. Le site des anciens entrepôts royaux et de la gare maritime a été réhabilité, et le “petit Maastricht* comme l’appellent certains exposants, se tient désormais dans un bâtiment qui servait à stocker les marchandises arrivées par bateau au XIXe siècle. Quelques jours avant l’ouverture, les meilleurs clients des exposants, ainsi que des journalistes du monde entier, ont déferlé vers l’ancien hangar.

Entrer à la BRAFA, c’est comme pénétrer dans une caverne d’Ali bAba ultrachic. D’abord consacré uniquement aux antiquités, le salon s’est peu à peu ouvert à d’autres domaines, dont l’art contemporain. Le visiteur glisse sur une moquette à motifs géométriues noir et blanc et navige entre tableuax du XIXe sicèle, statuette grecques ou bijoux anciens. Au détour d’une allée apparaît une malle de voyage de Salamanque en os et noisetier remontant au XVIe siècle. Et, quelques mètres plus loin, un fauteuil design signé Philippe Hiquily attend le chaland.

Aucun prix n’est affiché, et certains marchands n’aiment d’ailleurs pas en parler. “C’est tout ce qui intéresse les journalistes”, objecte l’un d’eux. Certains se révèlent cependant assez diserts. Les tarifs démarrent à quelques centaines d’euros et dépassent le million. On visera donc, selon son budget, ce compte-gouttes en porcelaine bleue de Chine utilisé pour la calligraphieà 850 euros, ce monumental lustre de 120 kilos, époque Empire en cristal et bronze doré de plusieurs centaines de milliers d’euros, ou le Double portait de Jeanne Baudot de Renoir, à 1.2 million.